Qui a peur du quiet firing ?


En cette rentrée, le monde du travail regorge de néologismes et d’anglicismes. On en ajoute un à la liste, en vous expliquant ce qu’est le quiet firing.

 

Quiet quitting : difficile d’échapper au buzzword de la rentrée. Après avoir donné des sueurs froides aux patrons et autres chefs de gouvernement, les médias et les réseaux sociaux fourmillent, en effet, de témoignages de salariés avouant ne faire que ce que leur travail exige d’eux. Ni plus ni moins que le minimum syndical. Peu de posts, cependant, pour dénoncer le quiet firing.

 

Derrière ce nouvel anglicisme se cache pourtant un phénomène loin d’être récent. Mais pas moins inquiétant. Parent de la “mise au placard”, le quiet firing consiste à démotiver ses collaborateurs jusqu’à ce qu’ils n’aient d’autre choix que de quitter leur poste. En somme, un pousse à la démission. La grandeur en moins – en référence à la Great Resignation qui a tant fait parler d’elle.

 

Il faut dire que renvoyer un salarié ne s’improvise pas. Aussi, nombreux sont les employeurs à opter pour le quiet firing par facilité. À moins que ce ne soit par incompétence ? Motiver ses équipes peut, en effet, s’avérer tout aussi délicat que de licencier en bonne et due forme un salarié protégé. Et bien des managers ne savent tout simplement pas comment s’y prendre. En revanche, ils ne manquent pas d’imagination quand il s’agit d’indiquer la sortie à un employé qui ne ferait plus l’affaire.

 

Parmi les stratagèmes les plus utilisés ? Refuser toute demande raisonnable d’augmentation… mais oublier de compter les heures supplémentaires. Accorder un congé… mais en profiter pour modifier de fond en comble le poste de l’employé. Pointer systématiquement les erreurs de celui-ci… mais ne manquer aucune occasion de s’attribuer les mérites qui devraient lui revenir… Plus sournois encore sont ceux qui influent directement sur l’environnement de travail des collaborateurs. Car la métaphore du placard à balais en guise de bureau n’est pas que caricaturale ou, au choix, cinématographique. Pour l’employé concerné, elle signifie aussi des conditions d’hygiène douteuses et des exigences de renouvellement de l’air insatisfaites. Ainsi, la prochaine fois que, au bureau, vous aurez mal à la tête mais ne pourrez pas ouvrir la fenêtre, posez-vous les bonnes questions. Il est peut-être temps pour vous de quitter votre job… ou d’avoir une conversation avec votre supérieur !

 

Marianne Fougère


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