Qualité de l’air : une “espèce” largement menacée
Appelés à devenir plus fréquents, plus intenses et plus longs, les incendies et incidents climatiques ne sont pas sans risque pour la qualité de l’air.
Canicule, incendies, inondations… Sans oublier les pénuries d’eau potable et toutes ces récoltes parties en fumée. Cet été, les événements extrêmes se sont accumulés. En France comme partout dans le reste du monde. Le climat s’est invité sur les lieux de vacances, accélérant la prise de conscience de l’urgence de basculer vers plus de sobriété. Et l’on ne peut que s’en réjouir tant l’air que nous respirons devient, chaque jour davantage, irrespirable.
C’est en tout cas ce que donne à penser le Bulletin annuel sur la qualité de l’air et le climat de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Publié le 7 septembre dernier, l’édition 2022 s’est penchée tout particulièrement sur l’impact à court terme des fumées dégagées par les feux de forêt qui, de l’Amérique du Nord à la Sibérie, se sont multipliés en 2020. Sans surprise, ces “méga feux” ont entraîné une augmentation considérable des taux de particules fines (PM 2.5). Mais là n’est pas l’enseignement principal du rapport.
Plus intéressant encore est la dynamique de renforcement mutuel entre pollution et réchauffement de la planète mise à jour par l’agence spécialisée de l’ONU. Sous l’effet d’un phénomène appelé “contrecoup climatique”, le réchauffement climatique amplifie la production d’ozone au niveau du sol au détriment de l’air que nous respirons. Et, accessoirement, de la santé de millions de personnes. Car, le “contrecoup climatique” se fera davantage ressentir dans les régions situées principalement en Asie et abritant un quart de la population mondiale.
Si l’OMM se montre alarmiste pour la santé des personnes et des écosystèmes, on pourrait être tenté de nuancer ses projections. Après tout, ne passe-t-on pas 90 % de notre temps à l’intérieur ? Mais aussi cosys soient nos appartements, l’air y est cinq à sept fois plus pollué que dans la rue. De quoi craindre pour notre santé et celle des générations à venir. Ici comme ailleurs dans le monde. À moins d’agir. Comment ? En visant la neutralité carbone pour limiter le nombre d’épisodes extrêmes de pollution atmosphérique par l’ozone et en s’équipant de dispositifs pour assainir l’air de nos espaces de vie ou de travail.
Marianne Fougère
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